Dire que le mal est impardonnable, c’est laisser son doigt sur la plaie
Société et style de vie
Malheureusement, le pardon n’est pas dans l’air du temps. Pourtant, dire que le mal est impardonnable, c’est laisser son doigt sur la plaie.
Mis à jour le 15 janvier 2021, Jolof
Selon certains psychologues, il y aurait 2 fois moins de monde en hôpital psychiatrique si les gens se savaient pardonnés. Le pardon, celui qu’on donne et celui qu’on reçoit, est au cœur de la santé mentale de l’homme.
Quelles sont nos options si nous ne pardonnons pas ? La première option qui se présente, c’est la vengeance. La vengeance est quelque chose de très naturel car elle vient d’une sorte d’instinct de justice. Tu m’as fait mal, je vais te faire mal de la même façon. La loi du Talion… œil pour œil, dent pour dent. Le danger de la vengeance, c’est la spirale de violence qu’elle engendre. On se demande pourquoi certains peuples se battent depuis parfois des siècles. La réalité c’est qu’un peuple a attaqué un autre et l’a humilié. Il existe alors ce qu’on appelle une mémoire collective. On se raconte de génération en génération les outrages faits par les « ennemis » et l’on entretient la haine.
Il y a des personnes qui disent « je ne me vengerai pas, mais je n’oublierai jamais ! ». Sous couvert d’être plus acceptable cette attitude n’est qu’un autre type de vengeance : une vengeance passive. Arrêter de faire en sorte que les autres soient heureux, arrêter de créer de la vie, c’est une manière de se venger des autres.
Si l’on ne pardonne pas et si l’on maintient en soi un ressentiment, on vit un stress continuel. Le ressentiment, c’est le pire sentiment que vous pouvez vivre.
Le pardon n’est pas l’oubli. On n’oublie jamais. Les blessures enfouies dans l’inconscient continuent de travailler les personnes. C’est un peu comme une cicatrice dans la chair. Quand on touche une cicatrice, elle ne fait plus mal. C’est ce qui arrive lorsqu’on pardonne : on ne souffre plus.
Cependant, il faut prendre le temps nécessaire pour pardonner, il ne faut pas brusquer ce qui se passe en nous sinon cela revient à recoudre une plaie infectée.
Certaines blessures sont si graves et si douloureuses, qu’il faut un peu de temps avant d’envisager le pardon. Cependant, toutes les victimes qui restent dans l’échec de l’offense, qui s’installent dans un refus absolu de pardonner, donnent raison à leur bourreau. Elles lui laissent, sans le savoir, un droit sur leur vie, un pouvoir sur leurs sentiments ! C’est là que le pardon doit intervenir pour en finir avec ce pouvoir malsain du coupable sur sa victime !
Malheureusement, le pardon n’est pas dans l’air du temps. Pourtant, dire que le mal est impardonnable, c’est laisser son doigt sur la plaie.